Langue de chien, langue de medecin ?

Animaux Médecines

d’Elisabeth Motte-Florac 

Edition Plume de Carotte / Collection Terracota  

Prix : 9,90 euros

Qu’il étonne, intrigue ou dégoûte, à mi-chemin entre recettes de grand-mère et potions de sorcière, l’emploi d’ingrédients issus des animaux dans la préparation de remèdes suscite toujours la curiosité. Et pour cause, derrière ces recettes thérapeutiques qui ont recours aux substances animales, il est possible d’entrevoir les croyances, le mode de pensée, mais également les connaissances zoologiques des sociétés dans lesquelles ces médicaments sont mis en œuvre. 

Dans son ouvrage, Animaux Médecines, Elisabeth Motte-Florac, ethnopharmacologue, livre à la curiosité du lecteur les grandes étapes de l’utilisation des animaux à des fins thérapeutiques dans la médecine occidentale.

On feuillette le livre avec plaisir.  Réalisé en collaboration avec Le Droguier de l’Université de Montpellier, ainsi qu’avec Le Musée de la Pharmacie Albert Ciurana, ce partenariat a abouti à un « ouvrage-musée » où l’on se plonge comme on déambulerait dans un cabinet de curiosités. 

Au fil des pages abondamment illustrées de photographies de spécimens, de manuscrits de pharmacopée ou d’images d’archive, on croisera dans la première partie quelques grands noms de l’Histoire de la Médecine occidentale tels que Pline l’Ancien, Galien ou encore bien plus tard Nicolas Lémery (XVIIe s.). 

Les cosmétiques et parfums dans lesquels les substances animales sont abondamment utilisées sont également évoqués. Tout comme les aspects plus techniques, puisque la préparation et l’administration de ces remèdes à base d’animaux sont aussi présentées. 

L’ouvrage d’Elisabeth Motte-Florac s’ouvre également à des problématiques actuelles en questionnant la nécessité d’étudier ces traditions médicales anciennes, ainsi qu’aux problèmes éthiques posés par l’exploitation des animaux à des fins médicinales avec notamment la question de la protection des espèces, les dangers et les dérives liés à leur utilisation dans les médecines traditionnelles, encore à l’heure actuelle.

Cette première partie sert d’introduction à une partie plus ludique et accessible à un lectorat plus large avec un catalogue de quelques espèces animales utilisées à des fins thérapeutiques. On y découvre des « portraits » d’animaux : abeille, chauve-souris, éléphant, pangolin ou encore ver à soie.  Au total, c’est une quarantaine d’espèces animales dont certains emplois thérapeutiques particulièrement marquants nous sont présentés. On navigue entre usages rapportés dans l’Antiquité par Pline l’ancien, les recettes vernaculaires de nos campagnes ou encore la médecine traditionnelle chinoise… de quoi satisfaire la curiosité.

🤓 Pour qui ?

 Les curieux !

😍 Ce qu’on a particulièrement aimé :

– La mise en page du livre et surtout sa très belle iconographie.

– Les citations tirées des anciens manuels de pharmacopée.

– La présence d’un glossaire pour s’y retrouver dans les termes techniques.

Quatrième de couverture :  
« Yeux d’écrevisse, blanc de baleine, graisse d’oie, corne de cerf râpée, huile de vers… Non, ceci n’est pas une liste d’ingrédients culinaires d’une recette de sorcière, mais bel et bien un ensemble
de matières animales utilisées depuis la nuit des temps par les hommes pour se soigner !
Mieux encore : loin de faire partie du passé, cette étrange pharmacopée animale est l’objet depuis quelques années de recherches de pointe dans bien des domaines médicaux, comme la chirurgie osseuse ou l’implantation de greffes…

Plongez dans cet univers magique et intrigant ! »

🌿 On s’en inspire

Si on a la chance d’être à Montpellier, une visite au Droguier et au Musée de la Pharmacie s’impose.

Si on se trouve en région parisienne, direction le Musée Fragonard de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

L’avis Bestiary & Botany : 🦊🦊🦊🦊

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